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...Carcasse abandonnée, ouverte à tous les vents, il fallait la veiller...
Dans tout le silence qui alors se faisait, il n'y avait plus que ton corps immobile pour prendre la parole. Et moi. Pour me taire et écouter. S'il y avait encore bien visible sous ton profil tendu les effets de ta physique, muscles et chairs assemblés dans leur juste mathématique, ce n'était soudain plus eux qui soutenaient le regard, avaient à montrer. C'est une autre architecture qui soulignait tes traits, une autre lecture où l'intime faisait plus que se deviner.
Et dans cette conversation comme une intrus je me glissais, du bout de l'oeil embrassais cette image nouvelle dont les contours, je le savais, ne pourraient jamais enserrer ma rétine aussi fort que je le voudrais.
photo : Sébastien Tabuteaud
8 commentaires:
"...cette image nouvelle dont les contours, je le savais, ne pourraient jamais enserrer ma rétine aussi fort que je le voudrais."
C'est magnifique. Merci.
Pas mieux que "magnifique".
Chère Cécile,
La situation que vous occupez au fil de ces lettres me fait de plus en plus penser à cette femme qui, pendant son chemin de croix, tendit un linge au Christ.
Le rythme des phrases est là (deux octosyllabes en ouverture).
Et le silence de cet homme...
Ton verbe souvent se fait, à ce point chair, qu'en tant que lectrice absorbée et conquise, je pénètre avec délices dans ton ventre ...*_*
Christine et Véra, merci.
Gilles, oui, spectatrice... mais il va me falloir je crois passer "actrice" puisque c'est là le plus bel héritage laissé..
Cécile, je n'irai pas jusqu'à dire que mon ventre est ouvert, sourire...mais j'essaie d'en écarter les digestions annexes
Cette femme n'était pas que spectatrice : elle lui a tendu un linge (et recueillit le visage du christ sur ce linge)...
Oui
Cécile, désolée
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