Te souviens tu des aubes que nous avons réveillées au bout des nuits blanches?
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...Dans le parc accroché au flanc des remparts on monte à l'arbre. Il n'y a pas de cabane pourtant on fait semblant d'être les indiens de notre histoire. Les cow-boys de la nuit ont cadenassé nos paupières, mais on trouve toujours un cil assez fin pour crocheter la lumière. Alors elle arrive, d'abord pâle et effacée, comme un bourgeon à la branche la plus éloignée. Elle monte, lentement, sans vraiment de promesse, juste cette incroyable constance, cette fidélité sans faiblesse. Elle ne nous demande pas ce que nous avons fait ou à dire, il n'y a pas de passe droit à lui fournir. On peut sortir du caniveau ou d'un lit qui sent le propre, elle s'en fiche de nos décors. Elle monte et c'est à nous de descendre, de chercher à voir au fond de nos ventres. C'est à nous, soudain de tirer nos sorts. On peut décider de ne pas être encore mort.
...Dans le parc accroché au flanc des remparts on monte à l'arbre. Il n'y a pas de cabane pourtant on fait semblant d'être les indiens de notre histoire. Les cow-boys de la nuit ont cadenassé nos paupières, mais on trouve toujours un cil assez fin pour crocheter la lumière. Alors elle arrive, d'abord pâle et effacée, comme un bourgeon à la branche la plus éloignée. Elle monte, lentement, sans vraiment de promesse, juste cette incroyable constance, cette fidélité sans faiblesse. Elle ne nous demande pas ce que nous avons fait ou à dire, il n'y a pas de passe droit à lui fournir. On peut sortir du caniveau ou d'un lit qui sent le propre, elle s'en fiche de nos décors. Elle monte et c'est à nous de descendre, de chercher à voir au fond de nos ventres. C'est à nous, soudain de tirer nos sorts. On peut décider de ne pas être encore mort.
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Sous nos peaux esquintées, on sent alors les muscles qui nous tiennent éveillés, et sous nos vies étranglées tout l'air qui reste à respirer...
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Cet arbre je n'en suis jamais vraiment redescendue tu sais... Bien sur la branche est plus légère, mais je crois aussi que je fais plus le poids qu'hier. Je laisse par contre toujours un cil perler au coin de ma paupière
3 commentaires:
Vous ressentez si justement l'aube (le bourgeon : une belle pépite), sa faiblesse (et sa promesse de force). Votre ami sera passé de l'aube au crépuscule sans connaître le zénith.
Vos instants colorés ne sont ni beaux ni laids : ils sont "sentis" (indice de leur vérité - pas de "littérature", ici : le langage en prise avec le corps, tous les corps, même célestes).
Ces instants, ces "pépites", tissent entre eux un motif fondamentalement original (que vous seule pouvez écrire) et profond (puisqu'il s'agit d'une question de vie ou de mort). C'est donc progressivement, fil après fil, que se dessinera le motif encore inconnu de ce que vous écrivez, son coeur, sa structure.
Amitiés.
Gilles
C'est amusant, ce petit texte je l'ai écrit ce matin, tôt, juste au sortir d'une insomnie, en quelques minutes ( d'où ces maladresses).
J'ai décidé de ne pas le retravailler, pas de "litérature" donc, vous avez raison. Et à le relire pourtant il y a comme une sorte de musique, et ce malgré les couacs.
La musique de celle qui ne cherche pas à "poser" (sens multiple).
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