Lettre V

C'est difficile tu sais. Plus dur que ce que j'imaginais encore. Parler de toi... Assez pour qu'ils te voient, pas trop pour qu'ils m'oublient. Je cherche la juste distante. Leur prêter mon regard sur toi mais ne faire de ce dernier qu'un détail.

Je suis brouillonne, n'ai aucun plan, m'interdis toute relecture... Ne pas écrire, dire. Juste ça. Mais pour qu'ils écoutent, il faut bien séduire. Les éloigner de toi, les rapprocher de moi pour mieux les entraîner par là suite... Quel jeu dis moi... Tu n'aurais pas aimé je crois.

Mais alors quoi? Balancer sans ne rien calculer?... Je pourrais oui, sans ne rien passer par mon filtre. Les faits, rien que les faits. Tu aurais des accents de faits divers, des relents de misère, des odeurs de pisse et d'insomnie. Ils verront oui, ils verront ce qui a fait ta vie, ce qui a été ton décor, ce qui a été ton jour après jour... mais toi?
Nous ne sommes que ce que l'on inspire. Et je t'ai respiré jusque dans mes tripes.

3 commentaires:

Yasmina Hasnaoui a dit…

Bonsoir Cécile

Je vous ai découverte, dans un ailleurs virtuel, chez un ami commun et je vous rejoins ici.
Touchée, émue, retournée et que sais-je encore, voilà ce que vous m'avez fait et je ne m'en plains pas. Non, je vous en remercie.
Continuez, je veux respirer aussi !

Cécile a dit…

sourire...Bonsoir Malvina.

Là, c'est vous qui me touchez et, je crois, que c'est à deux voix que je peux vous souffler merci

Setim a dit…

J'écoute.