Dans quelques heures, je vais prendre un train. Et ce train va me ramener à ton chevet, dans la ville où tu as, dit on, un jour existé. J'ai dans ma valise un appareil photo et dans la tête les chemins à suivre. Ces endroits il y a longtemps que je ne les ai pas arpentés, consciencieusement évités même. Noir et blanc, sur un écran, je vais pourtant tenter de les épingler.
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Parce qu'entre savoir et voir, il n'y a pas qu'une syllabe à franchir mais tout un monde de sens à reconquérir. Qui sait s'il n'est pas resté quelques lambeaux de toi accrochés à un banc, un arbre, un bout de trottoir... Lambeaux laissés au silence, fichés dans l'apparente indifférence, mais il suffit d'un peu de vent, je crois, pour les entendre claquer à nouveau et se cicatriser à ta peau.
Alors, je vais pour quelques jours éteindre ici ma voix, chercher la leur là bas. Étoffer ta silhouette et donner à voir le décor de ton histoire.


1 commentaire:
Angoulême, c'était donc ça ? Encore envie de parler de moi, car je ne me souviens pas d'avoir jamais "voyagé" autrement qu'en tentant de fouler d'autres pas... Faire reprendre corps à ce qui n'est jamais vraiment tout à fait mort ?
Serpentin coloré
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